La crise qui frappe les financements des ONG françaises a des conséquencesimmédiates, massives, et invisibles. Alors que les besoins humanitaires explosent, les acteurs de terrain se retrouvent contraints d’interrompre leurs actions, delicencier, voire de se retirer totalement de certaines zones sensibles. Les signaux d’alarme se multiplient. L’urgence n’est plus seulement sur le terrain : elle est aussi ici, dans la capacité même de nos organisations à agir. Pour les ONG signataires, cela représente des projets suspendus dans plusieurs pays, 100 000 personnesprivées d’accès à l’eau et à l’éducation en Syrie, 15 % de postes supprimés au siège d’une ONG, des centaines de défenseurs des droits humains sans protection en RDC. Onze associations lyonnaises unissent leur voix pour dénoncer une situation dont les conséquences pour l’espace civique, le respect des droits humains et la solidarité sont alarmantes. A l’occasion de la construction du budget 2026 et à l’heure où le gouvernement français cherche à faire des nouvelles économies, elles lancent un appel aux parlementaires de leur circonscription pour enrayer la réduction massive de l’aide publique au développement (APD).

 

L’appel des ONG lyonnaises aux parlementaires locaux pour un budget solidaire 2026

 

Depuis quelques mois, les acteurs de la solidarité internationale doivent faire face à desattaques d’une ampleur inédite : de nombreux États, dont la France, procèdent à des coupes massives du budget alloué à l’aide internationale, tandis que dans l’espacepublic un discours de remise en question de la solidarité internationale est de plus enplus présent.

 

Face à ce climat délétère onze organisations lyonnaises - Agir Ensemble pour les Droits Humains (AEDH),  Agronomes  et  Vétérinaires  Sans  Frontières  (AVSF),  Centre International d’Etudes pour le Développement Local (CIEDEL), Communication sans Frontières, Entrepreneurs du Monde, Forum réfugiés, Handicap International, Institut Bioforce, Prison Insider, Service de Coopération au Développement (SCD), Triangle Génération Humanitaire (TGH) - s’unissent pour prendre la parole sur cette situation qui met directement en péril la vie de millions de personnes bénéficiaires, l’activité des salariés et des partenaires de ces organisations et, plus globalement, l’idée même de solidarité.
 
Tout l’écosystème de l’aide humanitaire, de la solidarité internationale et du monde associatif plus  largement,  se  retrouve  grandement  fragilisé.  Nous,  organisations lyonnaises , lançons donc un appel aux parlementaires de nos circonscriptions afin qu’ils prennent fermement position dans le cadre de la construction du budget 2026, pour enrayer la baisse drastique de l’APD, et conforter plus globalement le dynamisme de la vie associative, à l’heure où le gouvernement cherche de nouvelles coupes. Pourtant, le contexte mondial appellerait à faire davantage. Il est plus que jamais urgent de défendre un budget 2026 solidaire, au sein duquel l’APD ne soit pas sacrifiée.
 
 
Une baisse des financements drastiques pour de nombreux bailleurs
 
En France, le budget 2025 de l’aide au développement connaît une baisse de 37 %, ce qui représente une diminution de 2,1 milliards d'euros. A noter qu’en 2024, le pays avait déjà réduit de près de 800 millions d'euros son APD. Cette baisse continue et brutale de l’APD remet en cause l’objectif de 0,7 % du revenu national brut fixé par les Nations Unies et repris par le Président Emmanuel Macron.
 
Au-delà de la France, le contexte mondial dans lequel s'inscrit l'aide internationale est particulièrement préoccupant. Il s’agit d’un désengagement général de nombreux gouvernements, alors que les besoins humanitaires ne cessent d'augmenter :
- Suspension brutale de 80 % des budgets américains alloués à l’aide internationale, qui couvraient 45 % des financements publics mondiaux
- Coupes majeures de l'aide internationale par les bailleurs traditionnels européens : l’Allemagne, jusqu'à présent le principal donateur européen, diminue sa contribution de plus de 2 milliards 
d’euros, tout comme la France Ou le Pays Bas. La Belgique réduit de 25 % son budget d'APD. L’Union Européenne diminue de 35 % les fonds qu'elle accorde aux pays les plus pauvres du monde pour la 
période 2025 - 2027.
 
Pourtant des leviers sont possibles pour augmenter les moyens de la solidarité internationale de manière responsable, notamment en renforçant les taxes solidaires sur la finance et l’aviation.
Les associations signataires considèrent que cette situation entraîne le recul de l’espace civique, provoque une remise en question insidieuse et progressive du droit  international  et  des  droits  fondamentaux  et  menace  profondément  les valeurs et les principes qui ont guidé, pendant des décennies, les relations entre les pays et les peuples.
 
 
 
 

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