Emmanuel Gautier, bénévole, a participé à l’accueil et à l’hébergement d’une famille ukrainienne.
Je m’appelle Emmanuelle Gautier, j’ai 55 ans, j’habite un petit village de 300 habitants dans le Beaujolais (69, France) et je suis la maman de deux grands enfants.
Je suis autrice de podcasts et journaliste pour le web. Et je suis également bénévole au sein de l’association « Action santé » qui agit pour l’accès aux soins des personnes vulnérables.
L’association a souhaité mettre en place un accompagnement à l’intégration dans la société, la culture et la langue françaises pour les personnes réfugiées qu’elle suit conjointement avec Forum réfugiés. C’est dans ce cadre que je me suis engagée comme bénévole depuis septembre 2021. Il y a deux ans, le retour des talibans en Afghanistan a suscité en moi une vive émotion et beaucoup de sidération et j’ai souhaité apporter mon aide à une famille réfugiée.
Pour moi il est essentiel d’offrir des passerelles linguistiques et culturelles à ces personnes réfugiées, afin qu’elles puissent prendre pied en France.
Ainsi, un petit réseau de bénévoles s’est formé pour aider ces familles à mieux s’intégrer et, pendant un an et demi, j’ai fait partie d’un binôme pour me rendre au domicile d’une famille afghane. Une fois par semaine, je leur proposais des « cours » de français langue étrangère, beaucoup sous forme de jeux, d’essai de conversation...
Je me suis rapidement aperçue que cette famille, composée de 10 personnes, dont un enfant souffrant de handicap physique et mental et de sérieux problèmes de santé, avait davantage besoin d’aide dans les activités du quotidien. Aussi je me suis mise à les accompagner dans les démarches administratives, à les véhiculer, à les aider à monter un meuble ou à occuper les enfants etc. Une relation amicale s’est construite au fur et à mesure entre nous.
Je me suis rendue chez eux toutes les semaines puis une fois tous les quinze jours et désormais nous nous connaissons assez bien et une vraie familiarité s’est développée. Nous partageons des repas, nous parlons et rigolons beaucoup, notamment avec les enfants, plus à l’aise avec la langue française. Nous sommes devenus amis et avons des discussions très riches et variées.
Cette amitié « extra-ordinaire », généreuse, étonnante, a eu un impact très positif sur moi. Elle a bousculé mes préjugés, m’a ouvert l’esprit. En fin de compte, « on reçoit beaucoup plus que ce qu’on donne ». Ça a beaucoup de sens pour moi d’être amie avec ces gens et je sais que cette amitié va durer.
Autour de moi l’accueil de personnes réfugiées, souvent d’origine africaine, est couramment pratiqué. Des groupes informels d’entraide se sont constitués autour des hébergeurs, pour répondre à toutes les demandes du quotidien : une garde d’enfant, un coup de pouce financier, des trajets en voiture vers la ville voisine, etc.
Mon compagnon et moi avons participé à l’accueil et à l’hébergement d’une famille ukrainienne, avec une douzaine d’autres familles dans notre village. A l’initiative des familles afghanes que nous connaissions, une fête multiculturelle a été organisée pour l’accueil des Ukrainiens. Un rassemblement festif franco-afghan-ukrainien pour partager des spécialités culinaires, des chansons et pour les enfants, énormément de jeux ! C’était incroyable.
Emmanuelle Gautier, bénévole au sein de l’association « Action santé »