Les élections présidentielles se sont tenues en RDC le 20 décembre 2023. Félix Tshisekedi, président sortant, a été déclaré vainqueur selon les résultats provisoires publiés le 31 décembre 2023. La campagne a été émaillée de violences entre partisans des différents candidats, tandis que l’Est du pays est toujours soumis à des violences des groupes armés, un contexte qui provoque une grave crise humanitaire.

La journée du scrutin, le 20 décembre 2023, pour les élections présidentielles en RDC a été qualifiée de « gigantesque désordre organisé » par les opposants et la coalition d'organisations de la société civile : retards d’ouverture des bureaux de vote, absence d’électeurs sur des listes, cartes d’électeurs inéligibles, machines à voter fonctionnant mal, tensions... Les églises congolaises ont documenté 5 402 incidents, dont 60 % ont interrompu le vote. Malgré cela, la CENI (commission électorale nationale) proclamait le 31 décembre 2023 un score provisoire de 73,34 % des suffrages exprimés en faveur du chef de l’État sortant, Félix Tshisekedi, réélu pour un second mandat de 5 ans face à ses concurrents, dont Martin Fayulu (arrivé deuxième aux élections de 2018), l'opposant Moïse Katumbi, ainsi que le prix Nobel de la paix 2018, Denis Mukwege.

La période pré-électorale de campagne a été marquée par des accidents violents entre militants des groupes politiques candidats. Dans un rapport, Human Rights Watch signale le 16 décembre 2023 différents affrontements à travers le pays entre des partisans de partis politiques rivaux, « qui ont conduit à des agressions, des violences sexuelles et au moins un décès ». Des partisans du parti au pouvoir, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), ont, selon l’ONG, menacé et attaqué des leaders de partis d’opposition ainsi que des journalistes. Des partisans de l’opposition ont aussi été auteurs de violences. L'Union européenne fait part également, dans un communiqué de presse du 19 décembre 2023, de son « inquiétude face aux discours de haine, des violences et des incidents ayant marqué les derniers jours de campagne ».

À côté des violences politiques, la violence armée ne cesse de croître dans tout le pays et plus particulièrement dans les régions de l’est.

De nombreux groupes armés non étatiques y sont très actifs, dans les régions du Nord Kivu et en Ituri. Dans une lettre datée du 15 décembre 2023 adressée au Président du Conseil de sécurité de l’ONU, le groupe d’experts sur la RDC alerte sur l'escalade de la violence dans l'est, due aux combats impliquant plusieurs groupes rebelles, des coalitions entre des groupes volontaires, des soldats étrangers et l’armée nationale congolaise, ou encore des sociétés militaires privées.

Les conséquences de l’insécurité pèsent sur les populations. À ce jour, d’après les chiffres des experts onusiens fournis en décembre 2023, la RDC compte près de 7 millions de personnes en situation de déplacement, principalement interne mais également en direction des pays voisins (Ouganda, Rwanda, Tanzanie).

L’insécurité provoque des tensions internationales. Le Rwanda est accusé de financer les activités du groupe rebelle M23 qui sévit dans le Nord Kivu. Au dernier jour de la campagne électorale, lundi 19 décembre 2023, le président Tshisekedi annonçait à la radio  qu’à «la moindre escarmouche», il déclarerait la guerre au Rwanda.