Le programme « AGIR », un nouveau dispositif pour l’intégration des réfugiés
Un programme d’ « accompagnement global et individualisé des réfugiés », dit AGIR, a été déployé à partir de 2022 et sera généralisé à l’ensemble du territoire métropolitain d’ici 2024. Inspiré du programme Accelair mis en œuvre par Forum réfugiés depuis 2002, il vise à proposer un accompagnement global et individualisé aux bénéficiaires d’une protection internationale pendant une durée maximale de deux ans, pour favoriser notamment l’accès à l’emploi et au logement.
Dès 2002, Forum réfugiés lançait un dispositif unique et innovant nommé Accelair dont l'objectif est de favoriser l'insertion socioprofessionnelle des réfugiés en apportant une réponse coordonnée en termes d'accès à l'emploi, à la formation et au logement. Vingt ans plus tard, s’appuyant notamment sur les résultats probants d’Accelair (voir par exemple l’étude réalisée en 2019 sur le devenir des personnes accompagnées), un programme d’ « accompagnement global et individualisé des réfugiés », dit AGIR, est lancé à l'échelle nationale. Le programme AGIR porte sur l’intégration des bénéficiaires de protection internationale (BPI) – réfugiés ou bénéficiaires de la protection subsidiaire -, en favorisant l'autonomie des personnes et en leur offrant l'accompagnement et les ressources nécessaires pour les aider à reconstruire leur vie dans le pays au sein duquel ils sont destinés à rester durablement. Il est proposé pour une durée de 24 mois maximum et a pour ambition de conduire au moins 60 % des BPI vers l'emploi ou la formation, et 80 % vers le logement (des indicateurs qui seront désormais suivis chaque année dans le cadre des lois de finances).
Son déploiement consiste en un guichet unique départemental pour l'intégration des réfugiés visant à assurer un accompagnement global et individualisé aux personnes concernées. Ce soutien se fait en lien avec les services publics pertinents, notamment le service public de l'emploi, ainsi qu'avec les gestionnaires d’autres programmes et un réseau partenarial local. Chaque BPI reçoit une assistance personnalisée en fonction de ses besoins, dans le but de surmonter les défis liés à leur intégration.
Les objectifs en matière d'emploi et de logement sont inévitablement liés : l'accès au logement doit tenir compte des options disponibles en fonction de la situation d'emploi ou de formation des personnes accompagnées, tandis que l'accès à l'emploi doit encourager le maintien à long terme des personnes dans leur logement et sur le territoire. AGIR s'appuie sur plusieurs axes afin de prendre en compte cet enjeu croisé.
En premier lieu, le programme prévoit une aide aux procédures administratives telles que les demandes de séjour, les documents de voyage, les prestations sociales et familiales, l'accès aux soins de santé (notamment en matière de santé mentale), la parentalité, le mentorat ou l'établissement d'un compte bancaire. Ensuite, il assiste les bénéficiaires dans les recherches d'un logement adapté aux besoins du ménage et favorise la sortie des lieux d'hébergement afin de garantir un accès durable à un logement. L'objectif est de donner aux ménages une autonomie dans un logement durable. Enfin, le programme contribue à l'accès à l'emploi et à la formation des BPI, ce qui comprend l'accompagnement dans l'inscription auprès du service public de l'emploi, l'orientation vers des formations (en particulier en linguistique et à but professionnel) et la consolidation d'un projet professionnel.
Au moins tous les deux mois, un suivi des personnes accompagnées est effectué pour assurer la continuité du parcours. Lorsque le ménage est installé dans un logement durable et autonome, et que le BPI qui souhaite travailler est engagé dans une formation qualifiante ou certifiante, un contrat en alternance ou un emploi durable (CDI ou CDD de plus de 6 mois), l'accompagnement prend fin.
Le programme a été déployé dans 26 départements en 2022 et 26 départements supplémentaires seront couverts en 2023. Au lancement du programme, l'État estimait qu'en 2023, environ 15 000 personnes seraient accompagnées (il est encore trop tôt pour avoir des données sur les premiers mois de mise en œuvre dans les départements concernés).