En 2019 comme en 2018, les demandeurs d’asile de Guinée-Conakry occupent, en France, la 4ème place derrière l’Afghanistan, l’Albanie et la Géorgie. Pour la troisième année consécutive, ce pays concentre le plus grand nombre de demandes de protection de l’ensemble du continent africain. Cet exode surprend à plusieurs égards. Au niveau démographique, la Guinée est un petit pays avec un peu moins de 13 millions d’habitants. Sa croissance économique, autour de 6% par an, depuis 2016 y est soutenue. Ses richesses attirent de nombreux investisseurs étrangers. Sur le plan sécuritaire la Guinée a été épargnée, jusqu’à aujourd'hui, par les conflits civils et les groupes terroristes présents dans la région. Enfin, comparé au Mali, au Sénégal ou à la Côte d’Ivoire, la diaspora guinéenne en France est récente et peu nombreuse.
 
Comment expliquer alors cet exode ? Qui sont les candidats au départ et quelles sont leurs motivations ? Comment fonctionne l’aventure clandestine et quels en sont les principaux risques ? Quelles sont les conséquences sociales de cette migration ?

Olivier Peyroux est co-fondateur de l'association Trajectoires, expert pour l'ONUDC. Il est sociologue spécialisé sur les phénomènes  migratoires et la traite des êtres humains. En 2016 sous l’égide de Caritas France, il a publié le rapport “Trafficking amoung refugees”. Pour l’Unicef, il a également co-rédigé l’étude « Ni sains, ni saufs, une enquête sociologique sur les enfants non accompagnés sur le littoral du Nord et de la Manche ». Il est l’auteur de plusieurs publications dont « Délinquants et victimes, la traite des enfants d’Europe de l’Est », éditions Non Lieu, 2013, il a obtenu le prix Caritas Institut de France pour cette recherche. 

 

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